Comment bâtir son estime et sa confiance en soi quand on a eu un architecte toxique

Dans cet article, je choisis de me dévoiler un peu plus et de partager une expérience personnelle, celle d’une situation où je me suis sentie détruite avant même d’avoir eu la chance de me construire. Je le fais parce que je pense que mon histoire c’est aussi l’histoire de tellement d’autres femmes.

Une adolescence volée

À 16 ans, je pensais qu’on était censée apprendre à se maquiller sans ressembler à un panda triste,

choisir entre arts plastiques et option théâtre (spoiler : dans les deux cas, on se demande si c’était vraiment une bonne idée),

et découvrir l’amour avec des papillons dans le ventre.

Estime et Confiance

Mais lui, il avait d’autres plans.

Avant même que je sois une femme, avant que je sache qui j’étais, il m’a enfermée dans une relation qui ressemblait plus à une cage qu’à une belle histoire.

Entre 16 et 24 ans, j’ai appris bien des choses :

  • que je suis « nulle »,
  • que je suis « pas assez … »,
  • que je ne réussirai à rien sans lui
  • et que « je fais ça parce que je t’aime » est la phrase la plus mensongère du dictionnaire amoureux.

La (re)construction : mode d’emploi (ou presque)

Et pourtant, je l’ai fait.

J’ai testé plusieurs thérapies, un peu comme d’autres testent les apps de rencontre : avec espoir, un brin de scepticisme et l’envie d’y croire. Thérapie cognitive, hypnose, EMDR, yoga (ah non, pas ça), j’ai tout essayé.

Estime et Confiance

J’ai appris à dire « non » sans culpabiliser, à regarder mon reflet sans y voir ses insultes collées dessus.

Chaque séance était une petite victoire, même celles où je finissais en larmes.

Et un jour, je me suis dit que si j’avais traversé tout ça, autant que ça serve à d’autres. Je suis devenue thérapeute.

L’amour, enfin

Et l’amour, dans tout ça ?

Il a fini par ressembler à ce qu’il aurait toujours dû être : un espace sûr, un endroit où l’on peut être soi, sans crainte de se faire démolir à coups de mots assassins.

À 35 ans, j’aime un homme qui ne me fait pas douter une seconde de ma valeur. Pas de « tu devrais » à chaque phrase, pas de remarques insidieuses, juste du respect, de l’estime, de la douceur, et une dose d’humour. Nous avons décidé amoureusement de faire un enfant. Et là…

Estime et Confiance

La maternité, ce grand huit émotionnel

Surprise : la maternité, ce n’est pas comme dans des pubs avec des bébés joufflus et des mamans épanouies dans des draps blancs immaculés. C’est aussi des nuits sans sommeil, une montagne russe hormonale et la peur, cette vieille copine qui revient gratter à la porte.

J’avais peur de traverser une dépression post-partum, de ne pas aimer mon enfant comme je le souhaitais. Une inquiétude qui me semblait légitime, surtout après avoir mis tellement de temps à comprendre ce qu’était l’amour, un amour sain, et après des années à me (re)construire psychologiquement

Je suis allée consulter (team thérapie forever). D’autant plus lorsqu’on connaît le chiffre alarmant du taux de suicide chez les jeunes mères, première cause de mortalité maternelle en France. Entre 2016 et 2018, 17 % de ces décès maternelles étaient liés au suicide, selon une étude de Santé mentale France.

On m’a dit que non, ce n’était pas une dépression post-partum.

Soulagement ?

Oui. Mais alors pourquoi cette tristesse qui me collait à la peau comme un vieux pull en laine qui gratte ?

« Parce qu’il reste un fond de trauma ».

Super, un peu comme les miettes de chips au fond du paquet : ça semble rien, mais ça irrite quand même.

Nouvelle consultation, nouvelle révélation : problème d’estime et de confiance en moi

Je suis retournée voir une thérapeute (oui, encore). Et cette fois, la révélation était un peu différente :

– « Votre trauma semble traité. »

YOUPI !! (Lâche les confettis, Josiane !)

– « Mais il reste un gros souci de confiance en soi et d’estime de soi. »

… Ah. Bon.

Et en y réfléchissant, c’est logique. Pendant ces années-clés où j’aurais dû apprendre à m’aimer, à me faire confiance, j’ai plutôt appris à me diminuer, à croire que je ne valais rien.

Difficile de bâtir une cathédrale sur des fondations fissurées.

Et maintenant ?

Mais maintenant, je le sais.

Et le savoir, c’est déjà une étape de plus sur le chemin. Parce que (re)construire son estime de soi, ce n’est pas instantané, ce n’est pas magique. 

Parfois on avance.

Parfois on reste bloqué.

Et parfois on prend conscience que la force pour avancer se construit au fur et à mesure.

Alors oui, le trauma est traité. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Il y a encore du travail, et c’est normal. Parce que l’estime de soi, ce n’est pas un truc qu’on trouve dans une boîte de céréales,  c’est plutôt comme un muscle qu’on renforce chaque jour.

Et si j’ai pu déconstruire les mensonges qu’il m’a fait avaler, alors je peux bâtir autre chose.

Sur des bases saines, cette fois.

Mon histoire, même si elle a été douloureuse, fait partie de qui je suis aujourd’hui et m’a permise de grandir et de comprendre profondément les défis auxquels tant de femmes sont confrontées.

C’est grâce à ce parcours que je peux aujourd’hui accompagner celles qui traversent des épreuves similaires, en leur offrant une écoute et un soutien authentiques.

À propos de l’auteur

Anxiété, sommeil, phobies, gestion des émotions, stress, confiance en soi, angoisses, etc. Hypnothérapeute à Nantes après avoir passé une dizaine d’années à travailler en tant qu’infirmière hospitalière. Certifiée en Hypnose Ericksonnienne.

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