Lorsqu’une personne est confrontée à une situation de violence ou de danger extrême, il arrive que son corps et son esprit entrent dans un état que l’on appelle la sidération. Ce mécanisme inconscient est une réponse biologique naturelle face à un stress intense ou à une menace perçue comme insurmontable.
Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Pourquoi certaines victimes ressentent-elles un sentiment de culpabilité après avoir vécu une situation traumatique ?
Et comment peut-on, en tant que victime, retrouver une paix intérieure ?
Qu’est-ce que la sidération ?
Face à un danger extrême, le cerveau humain dispose de trois réponses instinctives : La fuite, le combat ou la sidération. Cette dernière réponse se produit lorsque le cerveau estime qu’aucune autre option n’est possible ou efficace.

Dans cet état, le corps peut se figer complètement, les pensées deviennent confuses, et la personne peut être incapable de bouger ou de parler.
Cette réaction n’est pas un choix, mais un mécanisme automatique mis en place par le cerveau pour tenter de se protéger.
Pourquoi se fige-t-on ?
La sidération est une stratégie de survie. Elle permet parfois de minimiser les risques, comme éviter d’attirer davantage l’attention d’un agresseur, ou de préserver le corps d’une surcharge émotionnelle insupportable.
Cependant, une fois le danger passé, cet état peut être source d’incompréhension et de culpabilité, car il est souvent mal perçu par la société ou par la personne elle-même.
« Je n’ai rien fait » : déconstruire la culpabilité
Une patiente m’a récemment confié avec émotion : « Je n’ai rien fait. » Elle décrivait ainsi la violence qu’elle avait subie et son incompréhension face à ce qu’elle percevait comme une absence de réaction.
Je lui ai expliqué que son corps avait réagi instinctivement pour la protéger et que la sidération n’est pas un choix. Je lui ai également proposé de reformuler ses mots, en lui disant :
« Vous n’avez pas rien fait. Vous vous êtes protégée. »

Cette reformulation, bien qu’elle paraisse simple, a un pouvoir réparateur. Elle permet de reconnaître que la sidération est une réponse de survie et non une absence d’action.
Pourquoi l’état de sidération est si difficile à accepter ?
Dans notre société, l’idée de la « bonne victime » est encore trop présente. La « bonne victime », selon les stéréotypes, serait celle qui se débat, crie, se défend activement ou parvient à fuir. Ces attentes implicites ignorent totalement la réalité des mécanismes du cerveau en situation de danger extrême.
Or, il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » victime. Il n’existe que des personnes confrontées à une violence insoutenable, qui ont toutes tenté de se protéger du mieux qu’elles le pouvaient.
Chaque réaction – qu’il s’agisse de crier, de se débattre ou de rester figée dans un état de sidération – est une réponse instinctive dictée par le cerveau pour maximiser les chances de survie.
Ces stéréotypes peuvent pourtant renforcer la culpabilité des victimes, qui se comparent à ces attentes irréalistes en se disant qu’elles auraient dû réagir « autrement ».
Reconnaître que la sidération est une réaction normale et naturelle est une étape clé pour alléger ce poids émotionnel et transformer la perception de l’événement.
Comment l’hypnose peut-elle aider ?
L’hypnose est un outil précieux pour accompagner les personnes touchées par la sidération et les aider à se libérer du poids émotionnel et des croyances limitantes qui en découlent.
Voici ce que l’hypnose peut permettre :
- Revisiter l’événement avec douceur : En état d’hypnose, la personne peut revisiter ses souvenirs et y poser un regard différent, plus apaisé.
- Transformer les croyances culpabilisantes : Travailler sur des pensées telles que « Je n’ai rien fait » pour les transformer en « J’ai réagi comme mon corps savait le faire pour me protéger ».
- Alléger la charge émotionnelle : Diminuer l’intensité des émotions liées au traumatisme pour retrouver un sentiment de sécurité intérieure.
Une métaphore pour avancer
Imaginez que vous portiez un sac rempli de pierres, chacune représentant une croyance ou une émotion pesante comme la culpabilité, la honte ou la peur.
L’hypnose agit comme un processus qui vous permet de retirer ces pierres une à une. À mesure que le sac s’allège, vous pouvez avancer plus facilement et avec plus de légèreté.
Ressources pour aller plus loin
Pour approfondir vos connaissances sur la sidération et ses mécanismes, voici quelques liens utiles :
- Pourquoi le cerveau se fige face au danger ? Découvrez les mécanismes de l’inhibition face au danger.
- Les effets des traumatismes sur le cerveau. Explications sur le cerveau traumatisé.
- Accompagnement des victimes de violences. Ressources pour les victimes et leurs proches.
Un message pour vous
Si vous vous reconnaissez dans cet état de sidération, souvenez-vous : ce n’est pas votre faute. Votre corps a réagi de manière instinctive pour vous protéger.
Vous n’avez pas « rien fait ». Vous vous êtes protégée comme vous pouviez.

Aujourd’hui, vous avez la possibilité de poser un regard différent sur cette réaction et de vous libérer du poids de la culpabilité.
Avec des outils comme l’hypnose, vous pouvez retirer les poids qui vous retiennent encore et avancer, à votre rythme, vers plus de paix intérieure.